Clémence Seurat

COYOTE : État critique de l'État

État critique, critique de l´État, l’État contre la critique. « La société contre l'État », ou bien l'État contre la société, pour renverser la formule emblématique de Pierre Clastres. Durant la crise sanitaire liée au Covid-19, l'État s'est imposé, absenté, dévoilé, il a réglementé, surveillé, puni, mesuré. Face aux questionnements radicaux provoqués par la crise sanitaire sur les relations entre corps et lieux, présences et absences, sujet et État, le collectif COYOTE a constitué durant le confinement du printemps 2020 un groupe d'étude à distance qui trace une généalogie critique de l'État à travers une bibliographie partagée et des lectures collectives. À l’invitation de La Semeuse et des Laboratoires d’Aubervilliers, COYOTE a réalisé une série de trois émissions diffusée sur R22 Tout-monde.


« État, théorie et action : conversation informelle entre COYOTE et Nataša Petrešin-Bachelez »

Pour le premier épisode, COYOTE invite la commissaire interdépendante Nataša Petrešin-Bachelez à discuter à partir de sa lettre-manifeste adressée à la fondation KADIST et de sa récente action curatoriale Initiative for Practices and Visions of Radical Care. La conversation tente d’appréhender l'État comme une institution vivante faite d'alliances et d'adversités entre humains et non-humains et s'achève par la lecture collective d’un extrait de La sorcellerie capitaliste d'Isabelle Stengers et Philippe Pignarre.

écouter


« État et délire : COYOTE avec Olivier Marboeuf »

Le deuxième épisode est une conversation entre COYOTE et Olivier Marboeuf à partir de son texte « Vers un cinéma déparlant (une hypothèse caraïbe) » et un arpentage à six voix du premier chapitre de l’ouvrage The Magic of the State de l'anthropologue australien Michael Taussig. Pour fuir l'État vers un « pays en dehors » peuplé de visions et de délire.

écouter


« Généalogie oblique de l'état : zine COYOTE »

COYOTE clôt la série radiophonique État critique avec un zine sonore fait d'un collage d'enregistrements, de lectures et de musiques. En revisitant la méthode de l'arpentage, le groupe se fait l'écho de textes anthropologiques, de cultures protestataires et de luttes actuelles, de la rexistence des Indiens Yanomami contre un État déterminé à les faire disparaître à l'arsenal fasciste qui se met en place en Occident. L'ethnologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro dialogue de manière post-mortem avec l'anthropologue français Pierre Clastres, dans un refus du pouvoir unificateur de l'État. James C. Scott remonte aux origines de l'État pour en dénaturaliser la forme, et tutoie le punk anarchiste grec et le bruit des brigades de la police aérienne à Barcelone.

écouter


Projets liés